La coopération est appelée de tous, mais rarement effective. Les ateliers de travail inondent nos agendas, sans changer la donne. La conférence TEDx de Susan Cain sur le pouvoir des introvertis m’a interpelé.
Seul ou ensemble ?
En résumé, les introvertis cultivent une puissante capacité d’analyse solitaire lorsque les extravertis brillent dans l’activité de groupe. La dérive des ateliers collaboratifs est de focaliser l’attention sur les idées des extravertis et d’inhiber le foisonnement que pourraient apporter les introvertis (bien que l’animateur garantisse la prise de parole par tous). Le corollaire de ce constat est l’intérêt de combiner isolement et échange. Si introverti et extraverti sont les opposés d’un même spectre, nous devons chacun être en mesure d’adopter les 2 postures complémentaires, en fouillant seuls en quête de pépites et en exposant la récolte auprès de la communauté. Je constate au quotidien que le travail à plusieurs stimule l’émulation et la qualité. Chaque occasion d’œuvrer en tandem me démontre le spectaculaire bénéfice sur la production. L’analyse est plus fine, la vision plus complète et la clarté du propos sans égale.
Dans le cadre d’un projet en entreprise, il est utopique de prétendre réaliser de grandes choses en solitaire. Par ailleurs, la discussion ne permet pas seule de finaliser un travail. Il est besoin d’une succession de recueillements et concertations pour aboutir à des décisions et un plan d’action formalisés et partagés. À l’issue d’un cycle recueillements / concertations, des équipes autonomes sont en mesure de réaliser ce qui a été décidé.
L’échange est l’occasion d’enthousiasme et de rupture avec le rythme habituel. Si vous allez à un atelier sans envie, alors le bénéfice sera nul. Je vous suggère de reconsidérer votre implication et, soit négocier votre absence, soit améliorer votre état d’esprit. Un atelier n’est pas une pause-café ou une réunion de vieux amis. Il est court (1 à 2 heures maximum) et intense (sans digressions hors de l’agenda).
Le recueillement est l’occasion d’une réflexion profonde et calme, libérée des tensions interpersonnelles, des efforts de communication et du cadre habituel. Il s’appuie sur l’imaginaire et le vécu personnel. Il s’opère lentement. Une idée est manipulée, posée, reprise jusqu’à ce que les mécanismes s’ajustent et que les pièces éparses donnent corps à un tout cohérent.
Il me semble que jouer seulement sur l’échange ne produit qu’évanescence. À l’inverse, se contenter de la réflexion conduit à la stérilité intellectuelle. Ma nature et le vécu me permettent de combiner introspection et partage. Je joue facilement sur les 2 temps de l’isolement et de l’échange, que j’apprécie chacun pour leur ambiance spécifique et leurs apports. L’un est source de pertinence et de précision. L’autre offre l’ouverture d’esprit et l’innovation. Pourquoi se passer de la chambre ou de l’agora ?
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