La préservation de nos données personnelles ou professionnelles est un enjeu majeur.
En général, côté professionnel, l’entreprise déploie une stratégie de sauvegarde mutualisée. Mais ce n’est pas toujours le cas. Il arrive que le résultat de nos travaux soit exclusivement stocké sur nos machines individuelles. Les données sont alors à la merci d’un vol, d’une perte ou d’une panne. Cela peut être dramatique pour notre activité.
D’autre part, du côté personnel, nous engrangeons une quantité croissante de fichiers multimédia (photos, vidéos, textes, musiques), qui constitue un patrimoine familial. Fini les négatifs de nos photos argentiques. Fini les cassettes et bandes vidéo. L’évolution des technologies et la dématérialisation (disparition des supports physiques, streaming…) font que notre patrimoine se numérise en documents électroniques stockés sur des disques durs (à la maison ou hébergés sur les serveurs de fournisseurs).
Aujourd’hui, et principalement en raison des vidéos familiales en haute définition, l’unité de mesure pour le stockage est le téraoctet (1000 gigaoctets).
Or, en contradiction avec le discours de fabricants de supports (CD, DVD, Bluray), nous savons que la fiabilité du contenu d’un disque ne dure que 5 ans ! Au-delà, nous prenons le risque de perdre les données en raison de la détérioration des matériaux. Nous sommes bien loin de la garantie à vie annoncée il y a quelques années. Les seuls supports disques dont la longévité est transgénérationnelle sont les “century discs” gravés directement dans le verre grâce à un procédé de lithogravure. Leur coût est prohibitif pour les particuliers.
En synthèse, l’enjeu est la pérennisation transgénérationnelle de nos documents familiaux. Nous étions bien heureux de trouver les photos de nos grands-parents. Que laisserons-nous à nos petits-enfants ?
Les problèmes sont :
- La durée de vie réduite des supports matériels (disques durs, CD, DVD, Bluray)
- L’évolution rapide des technologies (comment lire une cassette VHS ou HI8 aujourd’hui)
- Le volume croissant des données personnelles avec la démocratisation des vidéos HD
Le début de solution que j’ai décidé de mettre en oeuvre est l’installation d’un NAS (Network Attached Storage). Il s’agit d’un boitier intelligent avec des baies d’accueil pour des disques durs. Ce boitier est connecté au réseau familial par un câble Ethernet (en général branché sur la box internet). Selon le nombre de disques embarqués, il est possible d’activer un mode de stockage RAID (Redundant Arrays of Inexpensive Disks), où la redondance des données permet le remplacement d’un disque en panne sans perte d’information.
Après une étude de marché, j’ai ciblé 2 marques leaders dans les NAS grand public. Il s’agit de Synology et de QNAP. Après une étude de leur offre, j’ai choisi Synology pour le meilleur rapport qualité/prix. Dans la gamme Synology, j’ai retenu deux produits : le DS-410 et le DS-411+.
Les différences entre les 2 produits sont :
- Le processeur (Intel pour le DS-411+)
- La RAM (1Go pour le DS-411+)
- Le prix (590€ pour le DS-411+, 480€ pour le DS-410)
J’ai choisi le plus cher…
Ensuite, il faut trouver les disques durs compatibles (supportant en particulier l’hibernation). Mon choix s’est porté sur les Western Digital Caviar Green 2 téraoctets à 100€ pièce (il en faut 4). Soit un budget total de 1000€ (bon, je me suis fait très plaisir)!
Le montage et la configuration sont un jeu d’enfant. J’ai choisi d’organiser le total des 8 téraoctets en un seul volume RAID 5.
Le résultat est un espace de 5,36 téraoctets (la différence est utilisé pour la redondance des informations).
Il reste ensuite à migrer les données du PC vers le NAS.
Cette solution n’est pas ultime, car mon patrimoine numérique reste localisé en un seul endroit. Cela ne protège pas d’un incendie ou d’un vol. Pour appliquer une stratégie de sécurité complète, il serait nécessaire d’installer un second NAS géographiquement distant, dupliquant toutes les données.
Je suis paranoïaque, mais pas à ce point. Peut-être l’année prochaine…
Après presque 3 ans d’utilisation, mon seul seul regret vis-à-vis du Synology DS-411+ est le ventilateur de CPU (Evercool EC4010M12ER ), trop peu robuste pour garantir le silence longtemps.
Heureusement, le support Synology est réactif et le remplace sur simple demande depuis son site web.
Aujourd’hui, aucun autre modèle de ventilateur n’est supporté par le NAS. Les expérimentations, rapportées dans les forums spécialisés, montrent que tout autre modèle provoque des dysfonctionnements tels que des alarmes à répétition pour vitesse de rotation inadaptée.
il semblerait qu’il y ait un autre ventilateur compatible :
http://forum.synology.com/enu/viewtopic.php?f=165&t=59568#p241808
Le ventilateur NMB 1604KL-04W-B59-B00 .
D’autres ventilateurs peuvent faire l’affaire mais le synology croit que ceux ci ne fonctionnent pas et notifie régulière des erreurs. Si on pouvait rendre ces erreurs silencieuses cela résoudrait un peu le probleme.
En cette fin 2014, j’ai renouvelé mon matériel avec :
– le Synology DS1513+ (5 baies, environ 700€)
– 5 disques Western Digital Red de 4 To (environ 160€ pièce) montés en RAID 6 pour tolérer la panne simultanée de 2 disques
– une extension de RAM de 2 Go (environ 50€)
– une caméra IP de surveillance Foscam FI9826W (environ 160€)
Cela donne 20 To au total et 10 To effectifs avec une configuration en RAID 6 (tolérant une panne simultanée de 2 disques).
Bonjour Frédéric,
Merci pour cet article.
Depuis 10 ans maintenant, pensez-vous que cette installation est toujours la meilleure ? Avez-vous investit dans un 2eme NAS ?
La conservation des données représente un gros investissement. Nous voudrions nous assurer qu’elle soit pérenne dans le temps. Vous parlez de laisser des souvenirs à nos petit-enfants. A la vitesse à laquelle évolue la technologie, est-ce vraiment envisageable ?
Bonjour Adèle, un commentaire précise un remplacement de mon matériel en 2014 avec le DS1513+. Ma configuration actuelle a donc presque 6 ans et est toujours d’actualité. Les 2 NAS les plus intéressants aujourd’hui chez Synology sont le DS1019+ (5 baies) et le DS918+ (4 baies). Je suis tenté de remplacer mon DS1513+, mais je vais attendre une nouvelle génération, qui ne sortira sans doute pas avant 2021. Côté disques durs, je recommande des Western Digital RED ou des Seagate IronWolf de 4 ou de 8 To selon le budget disponible. Je ne suis pas disposé à me reposer uniquement sur des hébergeurs cloud (d’un côté du type Amazon et Google et de l’autre Facebook ou YouTube). Le matériel n’est pas éternel, mais une recopie tous les 8/10 ans pour suivre les avancées technologiques significatives est gérable. Je suis donc confiant sur la possibilité de léger un patrimoine numérique, pour peu que cela intéresse les plus jeunes. Par le passé, j’ai consacré 5 jours à numériser 500 photos anciennes de mes parents.